Chapitre • 13

  1. Le sage redoute la gloire comme l'ignominie ; son corps lui pèse comme une grande calamité.

  2. Qu'entend-on par ces mots : il redoute la gloire comme l'ignominie ?

  3. La gloire est quelque chose de bas. Lorsqu'on l'a obtenue, on est comme rempli de crainte ; lorsqu'on l'a perdue, on est comme rempli de crainte.

  4. C'est pourquoi l'on dit : il redoute la gloire comme l'ignominie.

  5. Qu'entend-on par ces mots : son corps lui pèse comme une grande calamité ?

  6. Si nous éprouvons de grandes calamités, c'est parce que nous avons un corps.

  7. Quand nous n'avons plus de corps (quand nous nous sommes dégagés de notre corps), quelles calamités pourrions-nous éprouver ?

  8. C'est pourquoi, lorsqu'un homme redoute de gouverner lui-même l'empire, on peut lui confier l'empire ; lorsqu'il a regret de gouverner l'empire, on peut lui remettre le soin de l'empire.