Chapitre • 2

1. Dans le monde, lorsque tous les hommes ont su apprécier la beauté (morale), alors la laideur (du vice) a paru. Lorsque tous les hommes ont su apprécier le bien, alors la mal a paru. C'est pourquoi l'être et le non-être naissent l'un de l'autre.

2. Le difficile et le facile se produisent mutuellement.

3. Le long et le court se donnent mutuellement leur forme.

4. Le haut et le bas montrent mutuellement leur inégalité.

5. Les tons et la voix s'accordent mutuellement.

6. L'antériorité et la postériorité sont la conséquence l'une de l'autre.

7. De là vient que le saint homme fait son occupation du non-agir.

8. Il fait consister ses instructions dans le silence.

9. Alors tous les êtres se mettent en mouvement, et il ne leur refuse rien.

10. Il les produit et ne se les approprie pas.

11. Il les perfectionne et ne compte pas sur eux.

12. Ses mérites étant accomplis, il ne s'y attache pas.

13. Il ne s'attache pas à ses mérites ; c'est pourquoi ils ne le quittent point.